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Tuesday, February 3, 2009

A l'écran comme dans les salles de la maison bleue, nous assistons aux différentes manches éliminatoires des émissions de vacances. Avec des chorégraphies bien agencées. Les faits de société, les play-back, les simulations, les contes, les danses traditionnelles, etc. Bref, les émissions de vacances ont trouvé leur place dans le coeur des téléspectateurs. De Wozo Vacances à Variétoscope, en passant par Podium et Star Karaoké, chaque émission a son public. Si les enfants adorent Wozo, les plus grands, eux, raffolent de Variétoscope, Podium et Star Karaoké. Depuis plusieurs années, ces productions se sont imposées contre vents et marées. Aussi avons-nous fouiné dans les coulisses pour en savoir un peu plus sur les industries qui se sont développées au fil du temps autour de ces émissions… Le cas de Variétoscope et Wozo Vacances.


Le cas de Variétoscope

Cette émission de danse de la Radio Télévision Ivoirienne Première chaîne a réussi à conquérir les coeurs des Ivoiriens. En effet, depuis belle lurette, Variétéscope, pilotée par l'équipe du NG10, parcourt la Côte d'Ivoire. À la recherche des meilleurs groupes de danse. Les plus méritants dénichés par Barthélemy Inabo et ses amis rivalisent à chaque édition de prouesses, d'ingéniosité et d'imagination. Au départ animée par le binôme Barthélemy Inabo Zouzoua et Serges Fatoh Eleingand, l'émission a ensuite connu un temps d’arrêt. Ainsi durant quelques années, elle a disparu des écrans des télévisions. Pour revenir plus tard, avec cette fois-ci un nouveau duo d'animateurs composé de Nahomi Amoussou, transfuge de RTI Music et Barthélémy Inabo. Ce second tandem essaie tant bien que mal d'avoir une complicité qui laisse à désirer. Avec une Nahomi très envahissante, selon les aficionados de cette émission. Quant à la production des Tout petits, anciennement animée par Geneviève Wanné, Wozo Vacances a trouvé, dès sa première année, son public. Avec le temps, le flambeau a été successivement cédé à Yolande Kouadio, Touré Boubacar alias Tonton Bouba et maintenant à Baba Coulibaly dit Tonton Baba. Qui tient les rênes de cette émission après la mise à disponibilité de Touré Boubacar. Si les enfants ont adopté Tonton Baba, ils n'ont pas non plus oublié Tonton Bouba. Qui a écrit les notes de noblesse de cette émission infantile qui a également conquis le cœur des plus grands.

Les petits commerces

Il est fréquent de voir déambuler, dans les salles de spectacles abritant les émissions de vacances, des vendeurs ambulants. Ce sont des commerçants de Sandwiches, de sucreries, d'eau minérale, de friandises et autres aliments. Pouvant permettre au grand public d'en venir à bout de la faim et étancher leur soif. A la question de savoir comment ces petits commerçants font pour avoir accès aux salles où se déroulent les spectacles, Lucie N'zo, Madelaine, Arouna, J.B et bien d'autres nous ont fait savoir que tous les vendeurs se trouvant dans la salle payent à la RTI une caution de 20.000 Fcfa. Garantie qui leur permet d'écouler leurs marchandises pendant les trois mois que durent ces événements. Pour ce qui est des tickets d'entrée, ils sont passés de 1000 Fcfa pour les manches éliminatoires, au double pour les différentes finales. Certains jeunes commerçants, aux idées ingénieuses, prendraient un nombre considérable de tickets à la RTI , qu'ils revendraient à un prix plus élevé au marché noir. Avec l'engouement de la jeunesse pour ces émissions, cette vente parallèle de tickets constitue un jackpot pour ces derniers.

Les groupes de danse

Le nombre d'acteurs au niveau des groupes oscille entre 50 et 60 personnes. Les troupes prenant part aux différentes manches de Varietoscope et de Wozo Vacances se constituent très souvent par affinités. Selon les informations recueillies auprès des différents présidents de groupes, il faut avoir au moins 10 millions de francs CFA pour être le président d'un groupe. Par ailleurs, les éléments d'un groupe se regroupent dans un endroit afin de vivre et subir les entrainements devant leur permettre de se préparer pour les différentes manches. Après la constitution des groupes, les présidents sont confrontés aux diverses dépenses liées à leur entretien. Ainsi, la nourriture, les éléments devant servir à l'hygiène corporelle des danseurs et autres éléments sont à la charge des présidents. Les frais sont compris entre 500.000 et 1.000.000 Fcfa. Sans oublier les costumes, le décor et le transport qui constituent les éléments primordiaux pour le groupe. Pour ce faire, ce sont plus de 900.000 Fcfa qui sont injectés en vue d'acquérir ces objets pour une troupe devant faire face à l'ingéniosité des concurrents. Le soutien des maires, des présidents des Conseils généraux et d'autres personnes de bonne volonté constitue une bouffée d'oxygène pour les différentes troupes. Car nombreux sont ceux qui se voient obliger d'abandonner la compétition ou qui sont gagnés par le découragement face aux difficultés budgétaires.







Les décors, les costumes et le transport

Avant la compétition proprement dite, les groupes sont confrontés à divers problèmes concernant l'achat de matériaux dont ils ont besoin. Le souci des acteurs fait donc place à la traite des vendeurs de bois, de tissu, de peinture et autres garnitures, qui se frottent les mains à l'approche des émissions de vacances. En effet, le décor constitue un élément très influençable au cours des différentes manches de Variétoscope. Puisque les membres du jury lui accordent une importance capitale. Par ailleurs, le bois est beaucoup utilisé. Les groupes déboursent des sommes allant de 300.000 à 500.000 Fcfa. En cas de qualification à une autre manche, la troupe conserve le bois utilisé afin de le réutiliser. Cependant, lorsque survient l'élimination, la troupe est obligée de revendre le bois. Ou encore d'en faire une location à certains groupes qui en ont besoin. Relatif aux costumes, il faut dire que les financements sont significatifs. Car les prix des vêtements loués varient selon les affinités du groupe avec le locataire. Néanmoins, si les troupes veulent confectionner leurs propres costumes, elles doivent débourser la somme de 500.000 Fcfa ou 800.000 Fcfa. Les stylistes chargés de confectionner ces tenues voient en cela une aubaine et gagnent gros. Pour ce qui est du transport, c'est un élément important dans la mesure où les groupes qui sont dans les différents QG s'en servent pour rallier le Palais de la Culture de Treichville. Ainsi, les présidents de troupe utilisent 2 ou 3 cars de ramassage afin de convoyer le maximum de supporters vers les salles.

La traite des chorégraphes

Pour rivaliser d'adresse sur scène, les groupes ont besoin de chorégraphes. Aussi les anciens danseurs se muent-ils en chorégraphes pour signer des contrats. Que ce soit pour Variétoscope ou Wozo Vacances. Ces jeunes signent des contrats dont les montants oscillent entre 200.000 et 500.000 Fcfa dans l'intention de qualifier le groupe, le plus loin possible. Et pourquoi pas pour la finale ?

Les danseurs et acteurs

Véritables chevilles ouvrières, les danseurs sont très souvent composés d'élèves, d'étudiants et de personnes déscolarisées. Ces dernières n'ont qu'une seule passion : la danse. Toutefois, elles sont les grandes perdantes dans cette affaire. En effet, si le groupe est éliminé avant la finale, les acteurs auront seulement des gadgets abandonnés par les sponsors et une somme avoisinant 15.000 Fcfa. Souvent, rien pour les moins chanceux. Qui n'ont pas de parrain assez puissant. Cependant, en cas de victoire, ce sont souvent des sommes comprises entre 20.000 F et 50.000 Fcfa qu'elles reçoivent en guise de récompense. Accompagnées de divers lots de consolation composés pour la plupart de tee-shirts, de casquettes et autres stylos à bille du sponsor officiel. On note cependant des cas rares où certains présidents de groupe s'occupent des frais de scolarité des acteurs.

Les lignes de vêtements

Pour ces émissions de vacances, la RTI confectionne chaque année des tee-shirts, des porte-clefs, des casquettes et autres bobs qu'elle vend. Nombre de jeunes, prenant part à ces émissions, achètent ces objets qui leur servent de souvenirs. Ces objets représentent évidemment un marché très porteur pour la maison bleue. Quand on sait le nombre considérable de téléspectateurs qui les acquièrent. Même son de cloche chez les enfants. En effet, depuis quelque temps, le Tonton de tous les enfants a publié une nouvelle ligne de vêtements. Cette collection dénommée " Babes et Babette " s'impose aux enfants. Et Baba Coulibaly, le principal initiateur en fait l'éloge à chaque manche. Les autres animateurs qui ont tenu les rênes de cette émission ne se sont pas laissés conter l'histoire. Puisque eux aussi s'en sont donnés à cœur joie en créant des gadgets à leur effigie.

La marmite est pleine

A y voir de près, tout le monde gagne pendant ces compétitions vacancières. Les animateurs, les sponsors, les techniciens et autres personnes gravitant autour de ces productions. Tous y gagnent gros. Car le deal, comme on le dit dans le jargon, est pour tout le monde.



Par Franck Hamylton (http://www.prestigemag.biz/)